Un petit morceau du "Bateau Ivre" en épitaphe pour ce moribond me paraît bienvenue...

Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
J'étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.
Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.
La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !
Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sures,
L'eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin.
Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d'astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;
Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rhythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l'amour !

Ô monture maritime à l'agonie, tu peux rêver encore, Arthur t'accompagne...

Écrit par : Muttifree | 06/02/2008

Son capitaine aussi est obligé de terre ...
Ses chants paillards aussi sont obligés de taire ..
Mais en âmes fortes, souvenirs maritimes,
Même morts, il faut les ancrer ..
Par deux bouts vraiment bien planter.

Écrit par : cile | 02/03/2008

Le grand voilier blanc
attend l'aube nouvelle
et il ouvre ses ailes
aux vents de l'océan

Sur ses flancs rebondis
se jette l'eau marine
et dans l'antre câline
flotte encore la nuit

Au loin, une sirène
chante un amour flétri
que le temps insoumis
a transformé en peine

Un dauphin aux yeux pâles
s'ébat sur l'autre rive
et son fin dos de cuivre
étincelle aux étoiles

Mais le vieux voilier blanc
n'abrite plus personne
et sous l'immense dôme
grince son pont chancelant

Il est abandonné.


Il n'est pas très bon ce poème (je crois que c'est le premier que j'ai écrit) mais je trouve qu'il illustre bien cette photographie.

Écrit par : aliscan | 21/02/2009

Oups, je n'avais pas vu la note de Muttifree, pauvre de moi...

Écrit par : aliscan | 17/04/2009

Superbe travail, grand merci à vous de partager cette astuce et je suis complètement d'accord avec vous ! Permettez-moi d'insister, votre article est réellement bon, énormément d'infos intéressantes... NB : Bonne continuation et longue vie à votre blog !

Écrit par : Vincave | 20/04/2010

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